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16/03/2022

_Islands in the Sky_

Islands in the Sky : The Space Station Theme in Science Fiction Literature (2ème édition) : Gary WESTFAHL : 2009 (pour cette version) : Wildside/Borgo Press (série "I.O. Evans Studies in the Philosophy and Criticism of Literature" #15) : ISBN-13 978-1-4344-0356-8 (la fiche ISFDB du titre) : 265 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 19.99 USD pour un tp (en POD) non illustré disponible chez l'éditeur ().

Islands in the sky.jpg

Comme souvent chez Wildside/Borgo, il s'agit d'un titre à l’histoire éditoriale compliquée. Initialement publié en 1996 cet ouvrage est donc ressorti en 2009 sous une forme expansée (quelques textes en plus) et plus ou moins révisée comme l'explique Westfahl dans son introduction. De plus, il existe une sorte de "compagnon" bibliographique à ce volume : The Other Side of the Sky (évoqué ici) qui en est la bibliographie commentée. Tout cela tourne donc autour du thème des stations spatiales (et par extension des habitats spatiaux type cités d'O'Neill) et de leur représentation (signification, utilisation, récurrence) dans le genre, un sujet qui semble passionner l'auteur depuis des années.

This strange tomorrow (BW 1966).jpg

Pour simplifier les choses, ce livre est constitué d'une reprise du texte de 1996 (sur deux cents pages avec une préface de Benford et une douzaine de chapitres en quatre parties) augmenté de plusieurs essais et d'une nouvelle introduction. L'ensemble adopte une structure plutôt thématique, la première partie est introductive et historique, la deuxième passe en revue les "types" de stations spatiales, la troisième s'élargit à des thèmes connexes (habitats, stations vagabondes et ascenseur spatial), la quatrième conclut en évoquant la place de ce thème particulier au sein de la science-fiction et la dernière est constituée de divers courts appendices (des essais récupérés ça et là). Une bibliographie (non commentée évidemment) et un index terminent l'ouvrage.

Stardance (Futura 1979).jpg

Malgré tous les efforts de Westfahl pour justifier ses travaux (que je soupçonne d'être essentiellement de commande), j'avoue avoir eu mal à être emballé par son discours même si son idée que les stations spatiales de par leur présence dans le genre amènent un changement de paradigme de notre perception de l'espace interplanétaire, qui passe d'une perception "maritime" (un espace vide à sillonner) à une vision plus terrestre (un territoire à occuper) n'est pas sans mérite. On appréciera aussi les références nombreuses à des textes d'auteurs relativement inconnus (Long, Mason, Caidin...) qui, même s'il ne semblent pas être des chefs-d’œuvre, présentent une pertinence certaine pour l'étude du thème.

Satellite 54-zero (Ballantine 1971).jpg

Par contre, je trouve que, dans cet ouvrage,  Westfahl fait un peu trop du Westfahl pour en être complètement satisfait. Son côte "iconoclaste professionnel" habituel, qui est souvent rafraichissant et parfois même salutaire, est ici poussé un peu à l'excès au point de s'en prendre à d'autres auteurs d'ouvrages de référence (Wolfe ou Nicholls pour ne citer qu'eux) ou à l'ensemble de ceux qui réfléchissent sur le genre d'une façon manquant un peu d'élégance et de recul. Cela gâche un peu le plaisir de la lecture d'un ouvrage qui aurait pu être aussi un peu allégé de ses appendices rajoutés à la fin qui sont trop datés pour être intéressants.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles

16/02/2022

_Jeffrey Jones : The Definitive Reference_

Jeffrey Jones : The Definitive Reference : Patrick K. HILL & Chad J. KOLEAN & Emmanuel C. MARIS & J. David SPURLOK (editors) : 2013-04 : Vanguard Press : ISBN-13 978-1-934331-54-5 (la fiche ISFDB du titre) : 175 pages (y compris index) : coutait 39.95 USD pour grand hc presque carré avec jaquette illustré en couleurs et n&b, disponible en ligne, existe aussi en version à tirage limité.

Jeffrey Jones The Definitive Reference.jpg

À mi chemin entre le "pictorial" et la bibliographie, cet ouvrage est donc présenté comme l'ouvrage de référence définitif sur Jeffrey Jones. Cet artiste, qui a dessiné un peu de tout (des comics, des couvertures, des illustrations, des toiles) est beaucoup plus connu dans son pays d'origine que chez nous (je ne suis pas sûr qu'une de ses œuvres ait jamais illustré un roman de SFF en français). Sa notoriété chez les amateurs est liée aux presque deux cents couvertures qu'il a réalisé durant les années 70, surtout pour des éditeurs comme Belmont, Pyramid, Paperback Library ou Lancer.

anglais,2 étoiles

Organisé par support ou type de dessin (des hcs aux illustrations intérieures de magazines ou fanzines), l'ensemble est superbe même si l'amateur de livres que je suis aurait aimé de plus grandes images des couvertures. L'ouvrage semble aussi particulièrement exhaustif (on y trouve même certains titres en VF). Comme souvent avec ce type d'ouvrage,on peut juste regretter, outre une certaine emphase, le fait que la plupart des informations qu'il contient sont maintenant accessibles assez aisément en ligne. Il n'est reste pas moins qu'il s'agit là d'un très bel objet qui rend parfaitement justice à un illustrateur au style si particulier.

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles (il faut aimer Jones et la Fantasy)

09/02/2022

_Space-O-Matic_

Space-O-Matic : MANCHU : 2017-10 : Delcourt : ISBN-13 978-2-7560-9737-4 (la fiche ISFDB du titre) : 95 pages (y compris bibliographie) : coûte 29.95 Euros pour un grand hc évidemment illustré en couleurs et n&b (pour les roughs), disponible chez l'éditeur, existe aussi en ebook.

Space-O-Matic.jpg

Aussi présenté comme le Art of Manchu T03, ce titre de chez Delcourt (un éditeur plutôt orienté BD) est un recueil des illustrations de l'artiste, réalisées soit pour des livres de SF soit pour des BD de l'éditeur (à noter que dans ce cas, le dessinateur des albums correspondants n'est pas Manchu). Outre les illustrations en pleine page (voire sur deux pages), nous sont aussi dévoilés les divers roughs (parfois très différents) ayant permis le choix définitif de la couverture. Quasiment le seul texte du livre est une préface de Gérard Klein, qui, comme d'habitude, est confondante d'autosatisfaction et strictement sans aucun intérêt (sauf pour les amateurs de GK).

Vortex (Denoel 2012-09).jpg

Comme d'habitude avec cet illustrateur (j'avoue que je suis fan de lui depuis le début des années 80), c'est superbe. Un régal, mais qui n'est quand même pas donné pour un livre de moins de 100 pages. On aurait peut-être aussi apprécié d'entendre la voix de l'artiste (plutôt que celle de inénarrable GK).

Fantascienza 2-3.jpg

Note GHOR : 2 étoiles

07/02/2022

_Dangerous Visions and New Worlds_

Dangerous Visions and New Worlds : Radical Science Fiction, 1950-1985 : Andrew NETTE & Ian McINTYRE (editors) : 2021 : PM Press : ISBN-13 978-1-62963-883-6 (la fiche ISFDB du titre) : 216 pages (y compris index) : coûte 29.95 USD pour grand tp carré illustré en couleurs, disponible chez l'éditeur (), existe aussi en hc et ebook.

anglais,2 étoiles

Cet ouvrage est publié par PM Press, une maison d'édition qui se définit comme "radicale" (pour les USA s'entend) et qui est connu dans le milieu de la SF pour sa série de petits recueils de la série "Outspoken Authors". Ce titre semble faire partie d'un ensemble consacré à la littérature populaire par les mêmes auteurs. Comme il se doit pour cet éditeur, le sujet de cet ouvrage est la SF radicale des années 50 à 85 et plus particulièrement un thème qui revient à la mode avec le revival des seventies, la New Wave (et son pendant US). Période parfois fantasmée qui aurait, sous l'impulsion de quelques visionnaires (Moorcock, Ballard, Merril, Ellison) complètement bouleversé le genre en lui apportant tout ce qui lui manquait depuis tant d'années, de la conscience sociale à la perfection littéraire en passant par la prise en compte des minorités, une focalisation sur l'espace intérieur et la découverte du sexe et des gros mots.

anglais,2 étoiles

En matière d'organisation, le livre est un recueil de deux types d'essais. Les plus nombreux sont des essais de fond thématiques d'une petite dizaine de pages. Sous des plumes parfois connues (Latham, Sussex) ou pas, ils abordent des sujets très divers, allant d'un auteur traité d'un façon globale (PKD, les Strugatski, Butler, Merril, Mick Farren), à des œuvres spécifiques (Damnation Alley de Zelazny, The Black Commandos de Joseph Denis Jacskon, Afro-6 de Hank Lopez, Andra de Louise Lawrence ou Heavenly Breakfast de Delany) en passant par des essais sur des domaines précis (Essex House, un éditeur de SF pornographique dont on retrouvera une partie des titre chez Champ Libre, la SF gay des années 70 ou la série Qhe ! de William Bloom). Entre ces essais on trouve des choses plus légères de deux à trois pages essentiellement orientées "thématique" (New Worlds, les drogues, les éco-catastrophes, les animaux, les novélisations de Doctor Who...) et surtout largement illustrées de couvertures de livres de l'époque au look si particulier (comme les Penguin), à noter que ces sections sont écrites par Nette et McIntyre. L'ouvrage ne propose pas de bibliographie mais un index en plus de l’habituelle liste des contributeurs.

anglais,2 étoiles

Si l'on excepte les derniers essais à la tonalité que j'ai trouvé un peu trop stridente à mon goût (trois fois "white male", une fois "white men" et une fois "caucasian male" en deux paragraphes, j'ai bien compris le message), l'ensemble forme un livre agréable à lire à la maquette aérée et aux illustrations particulièrement séduisantes et nombreuses (pour tout dire cela m'a rappelé ma propre bibliothèque), correctement identifiées (on regrettera juste l'absence totale de la mention de l'illustrateur). On appréciera particulièrement certains essais qui abordent des sujets que je n'ai jamais vu étudiés, qu'ils fassent partie du cœur du genre (Mick Farren ou Essex House) ou qu'ils soient un peu périphériques (Bloom ou Lopez). Ce côté un peu butinage de sujets est une des forces d'un livre qui ne se prend pas trop au sérieux tout en fournissant un travail de qualité.

anglais,2 étoiles

Paradoxalement, c'est ce côté un peu light qui ne m'a pas totalement convaincu. Je m'explique : du fait de mes lectures sur le genre, je peux mettre en parallèle avec presque chacun des essais "détaillés", un (ou souvent plusieurs) ouvrage(s) de référence qui abordent le même thème mais d'une façon bien plus approfondie et surtout bien plus contextualisée. Par exemple, le texte sur le féminisme de Wyndham par Curcio fait immédiatement penser à Hidden Wyndham, celui sur la SF de Merril de Clay à Better to Have Loved et à Judith Merril : A Critical Study, celui sur la SF d'Ira Levin par Nette à ce titre de la série Starmont, celui sur Damnation Alley par Roberts fait écho aux passages correspondants des multiples livres sur Zelazny dont celui écrit par Cox est le plus récent, et ainsi de suite pour Dick, Ballard, Butler, Woman on the Edge of Time, Tiptree/Sheldon... Du coup c'est, en ce qui me concerne, un livre agréable à lire mais qui, hormis sur quelques points précis, n'affutera pas ma perception de l'histoire du genre comme ont pu le faire Greenland (avec son ouvrage incontournable sur la sur la New Wave) ou Ashley ou Broderick (sur New Worlds)

anglais,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles (en ce qui me concerne)

25/01/2022

_Alien abduction_

Alien abduction : L'enlèvement extraterrestre de la fiction à la croyance : Michel MEURGER : 1995 : Encrage (série "Interface" et/ou revue "ScientifictionS #1-1") : ISBN-10 2-906389-62-5 (la fiche ISFDB du titre) : 253 pages (y compris index) : coûtait 250 Francs pour un petit hc illustré en n&b, parfois trouvable d'occase.

français,2 étoiles

Cet ouvrage est donc un objet un peu hybride, à la fois ouvrage de référence et numéro d'une revue (qui n'aura visiblement que deux numéros). Dans la pratique, il s'agit d'une étude complète sur les interactions entre la SF et les croyances "soucoupistes" (en fait tout ce qui est relatif aux visites extraterrestres sur Terre). Meurger déroule donc l'histoire de ce type de récits d'enlèvements d'hommes par des créatures autres, que cela soit d'abord par des fées (ou des lutins ou de trolls ou des dieux) ou par la suite perpétrés par des petits hommes verts (ou gris) avec examens médicaux et tout le folklore des "abductees". Pour chacune de ces vagues de superstitions, il montre comment elle sont généralement l'écho d'une imagerie préexistante qui trouve sa source dans la SF légèrement antérieure (les "airships" après Jules Verne, les Martiens après Wells, les vaisseaux en forme de soucoupes après les pulps des années 30 et les civilisations souterraines nous influençant d'une façon maléfique après Palmer). Le tout en une dizaine de chapitres bourrées de notes de bas de page, illustrés et ordonnancés dans l'ordre chronologique. On notera l'absence d'une bibliographie regroupée (les références doivent se prendre à la volée en bas de page) et la présence d'un index qui n'est hélas que thématique.

français,2 étoiles

À la lecture, on ne peut qu'être fasciné par l'érudition de l'auteur, que cela soit dans le domaine de des para-sciences que dans celui de la SF (en VO ou en VF). L'ensemble est très dense (c'est écrit assez petit !) et nécessite une certaine attention à la lecture. De plus, la thèse de Meurger, à savoir que les récits d'enlèvements ont de nombreux points communs avec les récits SF caractéristiques de chaque époque, est parfaitement étayée et démontrée par de nombreux rapprochements.

français,2 étoiles

Là où je suis moins enthousiaste, c'est sur une certaine dérive "Moskowitzienne" de l'auteur. Comme Moskowitz, Meurger partage un peu le célèbre travers de l'érudit américain qui est de détecter des influences entre textes de SF (pour Moskowitz) ou entre fictions et récits pour Meurger en se basant uniquement sur des ressemblances dans les descriptions (on trouve dans X presque le même ET/vaisseau/mode opératoire que dans Y, donc Y, qui est postérieur, a dû lire X) sans aller beaucoup plus loin (par exemple en se basant sur des recoupements ou des informations sur les auteurs, informations qui sont effectivement presque inexistantes). En gros (et AMHA), ce n'est pas parce que Kenneth a parlé de soucoupes volantes qu'il a "péché" cette idée dans tel ou tel numéro de magazine de SF (par exemple celui qui illustre la couverture de l'ouvrage). On apprend seulement que une petite partie des "contactees" ou des "abductees" sont des amateurs de SF, ce qui est assez mince pour en tirer une relation de cause à effet. Du coup, j'ai bien plus apprécié le côté historique extrêmement détaillé de l'ouvrage plutôt que sa partie plus analytique.

français,2 étoiles

Note GHOR : 2 étoiles (pour le travail de fourmi et le côté un peu "barré" du sujet)